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textes de Soizig Tchang

Chansons pour les enfants

 

DESSINE MOI DES CHANSONS

          REFRAIN
Dessine-moi des chansons
M'a dit un petit garçon
Aiguise bien tes crayons
Invente-moi des saisons

Mets plein de notes et de sons
Des mots en colimaçons
Pour qu'on danse tous en rond
Écris-mille chansons

                            -1-
                Pour toi je ferai un mouton
                Des prés si tendres à brouter
                Une rivière et des buissons
                Où sa laine ira s'accrocher

                Je dessinerai des chardons
                Un vieux berger un peu jaloux
                Des pics, des plaines et des vallons
                Et pour la peur le méchant loup

                            -2-
                Pour toi je ferai une maison
                Avec un beau jardin secret
                Une balançoire et tout au fond
                Une cabane pour rêver

                J'esquisserai avec passion
                Révèlerai à l'aquarelle
                Une rose rouge de confusion
                D'être surprise à son réveil

                             -3-
                Pour toi je ferai des citrons
                Des pays froids et le désert
                Un renard qui pose des questions
                D'autres planètes et puis la mer

                Pour te dessiner des des chansons
                Je mêlerai à mes couleurs
                Des mots, des phrases au diapason
                Des rimes, des strophes et des saveurs

                             -4-
                Pour toi je ferai un avion
                Tu seras Saint Exupery
                A la rencontre d'un garçon
                Qui a perdu son paradis

 

C'EST AU FOND DES GRENIERS
          
(berceuse de Noël)                  

               REFRAIN
    
C'est au fond des greniers

     Dans les malles oubliées
     Qu'on trouve les jouets
     Abimés, trop aimés

                      -1-

           La poussière est tombée
           Sur les habits trop vieux
                          Les jouets délaissés
                          N'ont pas pu dire adieu
           Et les poupées savantes
           Aux bouches colorées
                          Aux robes rutilantes
                          Volent câlins, baisers

                     -2-
           L'oubli s'est déposé
           Sur l'oreille fendue
                          Une larme a coulé
                          Sur la bouche mordue
           Du fond de leur grenier
           Les jouets silencieux
                          Attendent les baisers
                          Qui les rendraient heureux

                   -3-
           Il faudrait presque rien
           Une main recousue
                          Retrouver au jardin
                          L'oeil bleu qu'on a perdu
           Recoiffer les cheveux
           Broder les tabliers
                          Les jouets malheureux
                          Quitteraient le grenier
               

 

 

Trois chansons d'Halloween

POUR FAIRE UNE POTION MAGIQUE

          -1-
Pour faire une potion magique
Prenez deux ou trois crapauds
Une piqure de moustique
Et deux plumes de corbeaux

Pour faire une potion magique
Prenez une belle araignée
Le venin de trois aspics
Un croc de chien enrhumé

                                       REFRAIN
                         ABRACADABRA
                         Quelle mixture super (infecte)!
                         Ce pot au feu là, quel régal (quelle horreur)!
                         ABRACADABRA
                         De toutes les sorcières
                         Je suis la meilleure, c'est normal
                         (Tu es la pire, c'est normal)

          -2-
Pour faire une potion magique
Prenez deux poils de moustache
D'un vieux chat noir domestique
Et les grands yeux d'une vache

Pour faire une potion magique
Prenez la queue d'un reptile
Quelques graines de colchiques
Une larme de crocodile

          -3-
Pour faire une potion magique
Prenez dix gros asticots
Deux poils de rat rachitique
Mélangez à vingt gros mots

Pour faire une potion magique
Prenez une pince de scorpion
De la bave de lombric
Touillez tout dans le chaudron

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       HALLOWEEN SAMBA

               -1-
Les potirons commencent à trembler
Leur dernière heure va bientôt sonner
      C'est la terreur dans le potager
      L'énorme clameur, je vais craquer

Dans la maison les mômes excités
Crient à tue-tête dans l'escalier
      Ma boîte aux horreurs est égarée
      Alors ça c'est bête, j'ai gagné

                                   REFRAIN
                           Halloween, Halloween
                           Dansons tous le sabbat
                           On se déhanche, on se dandine
                           Zombis, parias, renégats
                           C'est la samba-sabbat de Halloween

                           Halloween, Halloween
                           Dansons tous le sabbat
                           On se trémousse, on dodeline
                           En farandole, de guingois
                           C'est la samba-sabbat de Halloween

               -2-
Et dans les rues ça va commencer
Des sales gosses le défilé
       Même les molosses sont effrayés
       Par leur chahut, leurs cris énervés
C'est le concours du plus déglingué
Ils sont atroces et dépenaillés
       La fée Carabosse est dépassée
       Dans leurs atours ils sont vraiment laids


                -3-
Sur leur visage ils ont dessiné
Deux trois gros poux et des araignées
       Le mauvais goût a droit de cité
       Le voisinage en est indigné
Ils sont vilains disent les mémés
Ils font assaut d'incivilité
       Les sales marmots de notre quartier

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      DRÔLE DE VAMPIRE

             REFRAIN
Je fais la honte de mes parents
Je m'enfuis dès que je vois du sang
Au premier cri je claque des dents
Pour un vampire c'est navrant

                  -1-
      Je suis un drôle de vampire
      Je déteste le sang qu'on tire
                           Des victimes qui expirent

      Je n'aime pas l'hémoglobine
      À cette infâme bibine
                            Je préfère la grenadine

                   -2-
      Enterré dans mon cercueil
      J'ai froid, j'ai le coeur en deuil
                             Du mal à fermer l'oeil

      Les nuits d'orage, quelle horreur
      Les portes qui grincent me font peur
                             Je tremble tout en sueur

                    -3- 
      J'ai l'allure d'un cauchemar
      Trop maigre et l'air hagard
                              Des cernes, le teint blafard

      Je sème partout l'effroi
      On me fuie comme le putois
                               Je terrorise malgré moi

Réflections sur le clown de théâtre

     Nous parlons du clown de théâtre.

     Pour moi, le clown est synonyme de DÉMESURE.

     La démesure du clown apparaît dans sa manière d’appréhender le monde réel et de s’emparer des informations qu’il en a pour créer son propre monde lié à son imaginaire, sa cruauté, sa poésie, son innocence, sa fraîcheur et sa "bêtise”.

     Chaque apparition du clown est une naissance , puisqu’à chaque fois il vient sur scène chargé d’un état différent lié à ce qu’il sent et ressent à ce moment là, ce que je nomme “l’intime” qui n’a rien à voir avec le “privé” (ce que vit la personne derrière le masque dans la vraie vie).

     Le clown est Nu et sans artifices, il naît à chaque instant. Admettre et AVOUER cela, le rend juste et attachant, il ne peut pas tricher avec ce qu’il ressent sinon le public décroche ; or le clown a besoin du public pour exister.

     NB : “Trouver” son clown est un leurre et une hérésie, le clown est vivant et en mouvement ; pour “fixer” les choses (personnage, caractère, enveloppe) il faut accorder au clown : le temps, la maturité, le désir ou propos en un mot LE FOND, avant de songer à LA FORME. Le clown apprend la patience, en aucun cas on ne peut “vouloir” à sa place, ni “forcer” les portes de son imaginaire.

 

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     La transmission : pédagogie et point de vue artistique intriqués

     Le CLOWN nous “MÈNE PAR LE BOUT DU NEZ”. Il nous échappe et n’en fait qu’à sa tête quels que soient les projets, l’anticipation, ou le désir de forme que nous ayons eus avant de venir sur scène; il suffit d’une poussière tombant sur la scène pour qu’il décide de suivre ce chemin... Le cadre et les règles du jeu établis à l’avance, nous permettent de reprendre le chemin “décidé” après avoir exploré ces pistes non-convenues. En cela la justesse existe. Il est donc très important  de se laisser traverser par diverses sensations et d’être à l’écoute de ce que l’on ressent, comme une éponge. Pragmatiquement nous pouvons nous appuyer sur des règles de jeu, en inventer de nouvelles, nous référer à des codes, des jeux, des “trainings”, des stratégies, des improvisations. D’autres techniques et pratiques artistiques telles que : le théâtre, le masque neutre, la danse, la musique et le rythme, les arts plastiques etc.


     Stagiaires ou élèves sont toujours en position d’acteur ou de spectateur avec un retour et une analyse de ce qui s’est joué et ressenti lors des improvisations afin que tous comprennent ce qui s’est joué, progressent et tirent enseignement de l’événement sans jugement de valeur personnelle, ce que j’appelle “la critique objective”, distance nécessaire au travail artistique. Pas d’ambiguïté entre vrai/faux, comédien et personne. (Pour ex : je vouvoie les comédiens, tutoie les personnes, ce qui se joue sur le plateau a de l’importance, que ce soit bon ou mauvais ; ce qui se vit dans la vraie vie ne nous regarde pas... Surtout pas de confusions entre intime et privé, égo des personnes et réalité du travail d’apprentissage artistique, qui parfois nécessite des ajustements. Comme toute pratique artistique le clown requiert beaucoup d’humilité et de générosité.

     Mais, et c’est ce que j’apprécie chez le clown, c’est que très souvent, ses échecs produisent des rires dans le public et qu’ils deviennent des réussites. C’est très positif. Pour avoir conscience de cela, en jouer et ne pas tomber dans le psychodrame (la douleur) il faut : sentir, assumer, avouer (donner des infos aux partenaires de jeu et au public, quelles règles du jeu sont déterminées, ) prendre le risque d’être mauvais, donner et recevoir, travailler en paliers, avoir des obsessions de clown et ses récurrences, être capable de bêtise, d’altruisme, de cruauté, d’émerveillement, accepter de révéler tout cela sans retenue, S’ENGAGER  À FOND DE TOUTES LES MANIÈRES. Se faire confiance et faire confiance à ses partenaires. Et bien sûr, me faire confiance et accepter mon regard extérieur : il y a le territoire des Clowns et Le territoire et la place du formateur metteur en scène. Dimension supplémentaire il y a aussi le territoire du public, sans qui tout est vain....

     En conclusion : C’est très difficile de théoriser au sujet du clown, car tous ces mots clés liés à lui, ont du  sens et de l’épaisseur dans la pratique... Plus j’explore et travaille en clown, plus je découvre et comprend de quoi il est constitué et ou il m’entraîne. Le voyage n’est pas fini, puisqu’à chaque virage plusieurs pistes s’offrent à moi... Que du bonheur à venir.